vendredi, mai 12, 2006

Da Vinci Code (le film): ça devient cocasse

Le 17 mai, en avant première, sera montré le film Da Vinci Code, tiré du livre du même nom.

J'avais lu le bouquin quand il venait de sortir. Ma belle-mère, bibliotécaire, m'avait dit que de plus en plus de personnes demandaient à lire ce livre. Ça parlait d'une histoire secrète, de Léonard de Vinci etc. Par curiosité, j'ai acheté, et ce n'était pas encore le best-seller que c'est devenu.

Je me suis retrouvé en terrain connu: le fond de l'histoire est complètement repris, mais pas plagié, de l'Enigme Sacrée, un livre d'ésotérisme du début des années 80. J'avais lu ce livre quand j'ai commencé de me poser des questions sur le spirituel, dans la première moitié des années 90, et je dois bien avouer que j'avais accroché à certains thèmes. Bon j'étais jeune à l'époque, et je lisais d'autres âneries du même genre. Il faudra que je reparle de tout ça plus tard.

Bref, j'ai dévoré de Da Vinci Code en deux jours et bon, si le suspens est très bien fait, l'histoire est malgré tout maigre, les codes secrets un jeu d'enfant, et les personnages manquent singulièrement de profondeur. Pas de quoi en faire un plat, encore moins un best-seller.

Le plus marrant c'est qu'en lisant le livre on a l'impression de lire un story-board, un peu comme si Dan Brown a écrit en pensant faire un film.

Le livre est devenu un succès, et de nombreux lecteurs croient que ce qu'il contient est véridique. Aussi est-il amusant de voir Tom Hanks, qui joue le héro du film, répondant à l'appel au boycott lancé par Mgr Angelo Amato, défend le film en disant :
[...]l'histoire que nous racontons est bourrée de toutes sortes d'absurdités et de drôles de trucs du genre chasse aux trésors loufoque.


Oui, oui, il dit bien que l'histoire est bourrée d'absurdités, ce qui va à l'encontre de ce que croit une partie non-négligeable de son public.

Cocasse, non?

4 Commentaires:

A 1:38 PM, Anonymous Anonyme a écrit...

Si le catholicisme avait la conscience tranquille, il n'aurait pas besoin d'appeler au boycott de ce film. Manifestement le da Vinci code relève plutôt de la fiction que de la vérité historique. Mais il touche un point sensible de l'"église" catholique. A savoir le fait d'avoir dénaturé la religion en introduisant un clergé sans légitimité aucune, en amenant le schisme avec l'église traditionnelle (orthodoxe), en s'octroyant des libertés lors de la traduction de la bible, etc. Ceci posa le cadre pour ce qui suivit: hérétiques, sorcières, protestants, scientifiques, tous ont été persécutés par l'"église". Aujourd'hui encore, l'évèque de Rome se comporte en leader de l'église de Dieu et croit avoir le droit de statuer prioritairement sur des questions théologiques.

Le da Vinci code est à deux doigts de me reconcilier avec le christianisme, en reniant des idées inacceptables sur la nature de Jésus, et du machisme dont souffre son clergé auto-proclamé, et en mettant l'accent sur le vécu plus que sur des débats théologiques somme toute assez steriles.

 
A 2:13 AM, Blogger Mickaël a écrit...

Cher Ex antarès,

L'Eglise n'a pas appelé à boycotter le film, c'est un cardinal seul qui l'a fait.

Si vous faîtes un tour de web, vous remarquerez que nombres d'actions d'opposition au DVC viennent des laïcs. Prenez Patrice de Plunkett, par exemple.

Alors le problème, c'est quoi? Et bien, DVC n'est qu'un roman, mais qui travestit la réalité et l'histoire. Fort bien, c'est un roman. Mais une partie de ses lecteurs n'a pas la connaissance nécessaire et gobe les théories fausses du bouquin comme parole d'évangile (sic). Il est normal alors que nous autres catholiques nous sentions blessés, car notre Dieu est blasphémé et notre Eglise insultée, et que tout cela est cru comme vérité.

Pour faire une analogie, si vous êtes un laitier honnête, vous seriez blessé qu'il y ait sur votre compte des rumeurs prétendant que vous diluez votre lait pour en vendre plus, et que vos clients et vos proches croient ces rumeurs, ou du moins commencent à douter.

Par rapport à quoi l'Eglise aurait dénaturé la religion? Pour cela et pour le reste, je vous invite à revoir votre histoire: il y a eut des hérétiques avant la Vulgate (St Irénée c'est bien avant St Jérôme), c'est en terre luthérienne qu'il y eut le plus de sorcières brûlées, les protestants ont persécuté les catholiques (par ex. c'était interdit d'être catholique en Suède, n'oublions pas non plus le kulturkampf allemand). L'histoire n'est pas si simple et ne doit pas être faite à charge uniquement, sinon ce n'est plus de l'histoire mais de la propagande.

Sur votre blog, vous écrivez à propos des caricatures du fondateur de l'Islam: "Les musulmans ont raison de se plaindre de l'abus de la liberté d'expression qui viole leurs valeurs profondes.[...]Mais il y a des gens qui peuvent être blessés par des insultes, c'est dommage, mais c'est comme ça, et ces gens ont droit au respect."

Et bien voilà, nous autres catholiques demandons aussi le droit au respect. C'est tout.

 
A 1:34 PM, Anonymous Anonyme a écrit...

Je dois bien vous l'accorder, je n'avais pas vu le DVC sous l'angle d'une simple injure. Dans le livre il y est dit que le vatican et l'opus dei sont colonisés par des gens dont l'objectif est de détruire le "gral". Dans le film, tel semble être la vocation même du vatican. On peut le prendre comme une injure, et dans ce cas vous avez raison de le dénoncer.
Mon sentiment est que certains (le cardinal en question) semblent afficher un outrage un peu surfait, et semble indiquer une peur profonde - peur d'affronter ses démons, son Histoire ?
Evidemment, bien des gens ont bien des noirceurs dans leur Histoire. Et il est vrai qu'il ne faut pas condamner sur la base de ce qui ne peut plus être défait. En revanche, la manière d'affronter son passé en dit long sur le vécu présent. Si quelqu'un refuse de remuer le passé, ceci est suffisant pour être condamnable, car pour pardonner aux autres il faut d'abord être capable de se pardonner à soi. L'amour du prochain n'est rien sans l'amour propre. Et on ne peut que pardonner ce que l'on reconnaît.

Voilà je me suis permi de faire part de quelques idées, sans vouloir attaquer ni condamner qui que se soit. Je respecte vos valeurs. Mais sachez que malgré les inexactitudes, les insultes, la faiblesse de la narration, le DVC a soulevé en moi un immense espoir, comme s'il avait levé un blocage qui rendait le christianisme inaccessible. A chacun sa voie ?

 
A 2:54 PM, Blogger Mickaël a écrit...

La réaction du cardinal me paraît bonne: le livre est en effet diffammant du moment qu'on le prend au sérieux. Je pense que sa réaction, en plus de se sentir blessé personnellement, permet de réveiller les chrétiens et de signifier qu'un tel ouvrage est contraire à leur foi, que ce n'est pas un produit commercial comme un autre.

AMHA elle indique aussi un ras-le-bol: nous autres catholiques sommes traînés dans la boue depuis plusieurs années, le tout basé sur des faux procès: la propagation du Sida en Afrique, le silence de Pie XII, ou sur des choix moraux en découlant de notre foi (la position sur l'homosexualité, l'avortement etc.).

Je suis heureux de voir que ls DVC vous a décoincé sur le christianisme. J'espère vous revoir ici de temps à autre :-)

 

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